AFFAIRE KAHIMBI : INTERROGATIONS SUR LE COMPTE-RENDU DE MAKELELE

Tout compte-rendu des Conseils des ministres est visé par la présidence de la République avant sa diffusion. Celui de vendredi dernier n’a pas échappé à la règle. Question : que cache la mise au point du porte-parole du chef de l’Etat sur la communication de ce dernier au sujet de l’enquête sur la mort du Général Delphin Kahimbi ?  

L’opinion observe, perplexe, les turbulences qui semblent entourer l’affaire de l’enquête sur la mort du général Kahimbi, ancien patron du renseignement de l’armée congolaise. Depuis lundi soir, en effet, la question suscite des interrogations à la suite de la mise au point du porte-parole du chef de l’Etat qui est venue contredire le Conseil des ministres de vendredi dernier ou, tout au moins, son compte-rendu dans sa partie relative à la communication du chef de l’Etat en rapport avec l’enquête sur la mort du Général Kahimbi.

Au milieu de la soirée de lundi, en effet, Kasongo Mwema Yamba Yamba, porte-parole du Président de la République, est intervenu sur la RTNC pour déclarer que (1) que ladite enquête a été confiée aux autorités congolaises compétentes et non à la Monusco ; et que (2) la Monusco n’a été sollicitée que pour un apport technique et scientifique. Cependant, dans son compte-rendu de la 24ème réunion du Conseil des ministres, le porte-parole du Gouvernement, David-Jolino Diwampovesa Makelele Ma-Mu Zingi indiquait que dans l’une de ses communications, le Président de la République avait « décidé de diligenter une enquête indépendante à l’initiative de la Monusco ».

Dans la journée de lundi, soit bien avant le porte-parole du chef de l’Etat, la Monusco avait démenti avoir été engagée pour une telle enquête qui ne rentre pas dans son mandat, soulignant qu’elle avait été sollicitée simplement pour un appui technique et scientifique.

Depuis ce mardi matin, les commentaires et des interrogations abondent, cherchant à savoir le pourquoi d’un tel écart entre le compte-rendu du Conseil des ministres et la mise au point ( ?) de la présidence de la République. Commentaires et interrogations qui se fondent sur le cursus d’un compte-rendu avant sa diffusion. En effet, s’il est vrai que c’est au porte-parole du Gouvernement que revient la charge de rédiger ce compte-rendu avec le concours du Secrétaire général du Gouvernement, sa diffusion est soumise obligatoirement au visa préalable du cabinet du chef de l’Etat, en l’occurrence le Directeur de cabinet qui assiste aux Conseils des ministres.

La question qui se pose est de savoir si, pour le 24ème compte-rendu, le visa présidentiel avait été donné ou pas. Question également d’intérêt lorsqu’on sait que la présidence a réagi seulement 72 heures après la diffusion multimédias de ce compte-rendu.

Que s’est-il donc passé durant tout ce temps ? S’agit-il d’un rétropédalage de la présidence sur les propos que le chef de l’Etat aurait effectivement tenu en Conseil des ministres ? Ou est-ce plutôt que le cabinet du chef de l’Etat n’a pas veillé à relire le compte-rendu, chose qui étonnerait bien d’observateurs ?

En attendant, les commentaires vont toujours bon train sur cette situation qui jette une certaine circonspection sur le fonctionnement même de l’exécutif lorsqu’on observe que, manifestement et sauf réalité contraire sur le cas sous examen, le porte-parole du Gouvernement est tenu à l’écart de certains faits dont il devrait être au fait afin de parer à toute éventualité en cas de nécessité de communiquer.

JEK

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